Techniques

Bref historique de l'émaillage :

(tiré du livre "Emaux de couleurs et de feu" écrit par Nuria Lopez-Ribalta et Eva Pascual i Miro aux éditions Tutti Frutti 

L'émail vitrifiable est une pâte vitreuse , qui, réduite en poudre, est appliquée sur les métaux (cuivre, argent, or, bronze). Lors de la cuisson (environ 850°), elle fond et adhère au support.

L'émaillage des métaux est un art millénaire dont les premiers vestiges connus proviennent de l'île de Chypre. C'est ensuite grâce à l'influence des Phéniciens, que des d'œuvres décorées se répandent en Méditerranée (Espagne, Grèce, Rome, Egypte romaine...). Parallèlement aux exemples d'émaillerie méditerranéenne, le monde celte développe son propre style. Ainsi les peuples nomades  venant des steppes eurasiennes connaissent aussi ce procédé. En Orient, la trace la plus ancienne est en Chine.

Au Moyen-Age, l'art de l'émaillage est pratiqué par les peuples germains mais aussi par les Wisigoth en Espagne, les Ostrogoths en Italie et les Celtes en Irlande et en Angleterre.  Leur technique de prédilection est le cloisonné. Celle-ci est ensuite introduite à Byzance au 9ème siècle. A cette époque, la concentration de richesses à Constantinople en fait le premier centre de production  d'objets de luxe et les artisans byzantins acquièrent une très grande renommée dans toute l'Europe. Ils inventent aussi la technique du plique-à-jour. Précision : à cette époque, la plupart des objets émaillés ont un usage religieux.  Vers le 12ème siècle, c'est au tour de Limoges de rayonner grâce à la technique du champlevé. Ce sont ensuite les orfèvres toscans qui inventent, à la fin du 13ème siècle,  les émaux translucides de basse taille

 De la Renaissance au 18ème siècle,  Limoges est à nouveau mise à l'honneur avec la technique de l'émail peint. Parallèlement, les orfèvres germaniques magnifient la technique du ronde-bosse. Toutes ces techniques perdurent ensuite et se renouvellent avec les artistes de l'art déco, l'art nouveau et maintenant l'art contemporain.